Kaspersky, Telegram… pourquoi les antivirus et logiciels russes sont devenus un danger ?

Au vu de la situation actuelle, les logiciels russes, et tout particulièrement les antivirus sont pointés du doigt par la communauté internationale, qui appelle à la vigilance.

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© Kaspersky

Après la France, c’est cette semaine au tour de l’Allemagne de mettre en garde les internautes contre l’utilisation des antivirus russes. En ligne de mire, le logiciel Kaspersky, qui pourrait être utilisé à des fins de cyberespionnage politique par le Kremlin mais aussi comme une passerelle en cas de cyberattaque d’ampleur. Une mise en garde à prendre au sérieux, d’autant plus qu’elle survient après de nombreuses sanctions politiques et économiques prononcées contre le pays.

 

Faut-il désinstaller Kaspersky ?

Depuis l’avertissement officiel lancé en France par le Centre gouvernemental de veille, d’alerte et de réponse aux attaques informatiques (rattaché à l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, ANSSI), les risques liés à Kaspersky interrogent. Il faut dire que l’antivirus compte parmi les plus populaires du monde, avec 400 millions d’utilisateurs et utilisatrices privés, mais aussi 250 000 entreprises.

Avant même la guerre russo-ukrainienne, Kaspersky était déjà dans le viseur des régulateurs internationaux. Il faut dire que le fondateur de la firme russe Eugene Kaspersky, n’est pas seulement un expert en cybersécurité : proche des services secrets du pays, il est aussi diplômé de la haute école du KGB, depuis devenue FSB. En 2017, les logiciels distribués par l’entreprise ont notamment été soupçonnés de servir de passerelle pour l’espionnage et l’exfiltration de données sensibles en Russie. Aucune condamnation n’a jamais été prononcée, mais les autorités américaines suspectaient notamment le Kremlin d’avoir voulu influencer les dernières élections en faveur de Donald Trump par ce biais. Ce que Vladimir Poutine a toujours nié.

“Dans le contexte actuel, l’utilisation de certains outils numériques, notamment les outils de la société Kaspersky, peut être questionnée du fait de leur lien avec la Russie”, prévient ainsi le CERT-FR, qui conseille d’envisager au plus vite une “solution de diversification”. D’autant plus que si la Russie se retrouve coupée du monde, les mises à jour de sécurité émanant de Kaspersky pourraient tarder à arriver en occident.

 

Peut-on encore faire confiance à Telegram ?

Autre logiciel russe sous le feu des projecteurs, l’application de messagerie Telegram. Originaire de Russie, le logiciel est largement utilisé par les autorités kremlinoises, et notamment Interfax, l’agence de presse officielle du pays. Contrairement à Facebook ou Twitter, la modération y est presque inexistante, officiellement dans une démarche de neutralité. Si la Vladimir Poutine n’a donc officiellement pas la mainmise dessus (il a même tenté de l’interdire en 2018, sans succès), la plateforme est de plus en plus utilisée par le gouvernement à des fins de manipulations de masse, rapportait en 2018 le média russe indépendant Proekt.

Concernant le chiffrement des communications, on savait déjà que l’intégralité des messages échangés n’était pas protégée par défaut. L’ONG Electronic Frontier Foundation (EFF) soulignait notamment que les conversations étaient stockées en clair sur les serveurs de l’entreprise, et que ses employés avaient techniquement la possibilité d’y accéder. Il existe en revanche une option de chiffrement de bout en bout, qu’il est possible d’activer depuis les paramètres de l’application.

Source: TechCrunch

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